STREET ART GENERALITES
Définition du dictionnaire :
« Le Street art est un mouvement artistique contemporain qui s’est développé à la fin du siècle dernier.
Il se définit comme l’art des endroits publics, celui qu’on retrouve dans nos rues, sur nos murs. Les œuvres sont créées pour être consommées en dehors du cadre typique d'une galerie d'art » On verra que c’est en train de changer
Dans le Street Art il y a beaucoup de catégories. On va regarder ensemble les plus importantes AVEC DES EXEMPLES CONCRETS !
Il y a un grand écart entre un simple nom écrit rapidement sur un mur et une œuvre gigantesque qui ébahit de par sa construction, la réflexion qu’elle procure et le travail produit.
Les diverses formes et outils :
Bombes, caps, marqueurs, pinceaux, peinture, affiches …
- graffiti, - pochoir, - stickers - collages d’affiches - mosaïques - trompe l’œil |
Et d’autres techniques - pastel - projection vidéo - Installations (tricot urbain) - Tape Art |
Les origines du Street art
Elles ne sont pas récentes. Les hommes ont toujours écrit sur les murs.
Les grottes de LASCAUX c’est déjà des peintures sur les murs ! Projection de pigments … avec la bouche
Dessins d’animaux, de chevaux … et d’une main (prémices du pochoir )
Que ce soit au temps des hommes des cavernes, ou encore à l’Antiquité à travers les fresques, les hommes n’ont pas pu s’empêcher d’écrire leur histoire sur les murs.
Naissance du street art
Le street-art serait né dès le début du XXe siècle :
- Au Mexique après la révolution de 1910 de nombreuses peintures murales apparaissent.
- En Russie on aperçoit le même phénomène, les fresques de propagande envahissent les murs, c’est le début d’une ère artistique marquée par les contestations politiques, sociales ou économiques.
Malgré tout, on peut considérer que l’art de rue tel qu’on l’entend aujourd’hui est né aux États-Unis, dans les années 1960.
Le premier mouvement est le ” Graffiti writing ” qui naît à Philadelphie sous l’impulsion de deux artistes Cornbread et Cool Earl.
C’est avant tout l’histoire d’un garçon (Darryl McCray ) extrêmement timide. Habitué des maisons de redressement pour mineurs, qui n’ose pas avouer qu’il est amoureux d’une camarade de classe et qui écrit partout dans son quartier
”Cornbread Loves Cynthia “.
C’était juste écrit, pas de style particulier, pas de fioritures : UN MESSAGE BRUT
Cornbread : son pseudo (SON BLAZE)
Alors que la plupart des gamins de son âge souhaite devenir musicien ou sportif de haut niveau, Cornbread choisit une voie complètement différente pour se faire connaître.
En créant une alternative à la nécessité d’appartenir à un gang et de le représenter, Cornbread fait rapidement des émules
CORNBREAD A LANCE UN VERITABLE MOUVEMENT dont il est l’initiateur et du coup il acquiert une renommée à Philadelphie … et au delà.
En 1971, un article du Philadelphia Tribune le déclare mort. Pour prouver qu’il était bel et bien en vie et s’assurer une sacrée publicité il va faire deux coups de com’
- Il pénètre dans l’enceinte du zoo de Philadelphie. Après trois nuits de repérage, il s’introduit dans un enclos pour peindre Cornbread Lives(Cornbread est en vie) sur les deux flancs d’un éléphant.
- motivé par cette action, il profite de la venue des Jackson 5 à Philly pour peindre une des ailes de leur jet, alors que les artistes signent des autographes sur la piste d’atterrissage.
L’avion se rend ensuite à Los Angeles ou le tag de Cornbread fait grand bruit. Il a su exister et se faire (re)connaître avec ses écritures.
Il avait déjà compris l’intérêt de faire lire son message par le maximum de personnes
Si l’histoire est touchante, c’est surtout le début d’une forme d’art qui prend son ampleur une dizaine d’années plus tard à New York et va bouleverser tous les codes.
C'est aussi à cette époque que dans plusieurs pays des deux côtés de l'Atlantique, on trouve des peintures « émaillées » vendues sous la forme d'aérosols (originellement destinées à la peinture d'automobiles) BOMBES
Moyen simple, rapide et efficace d’écrire ! Le Street Art est né.
J’AI UNE QUESTION A VOUS POSER :
LE BUT d’un STREET ARTISTE c’est quoi pour vous ?
- Exister
- Porter un message
- Apposer sa ‘marque’ son nom : son BLASE
- Dénoncer
- Provoquer, Choquer
- Vandaliser
- Émouvoir
- Apporter de la couleur, des messages positifs
- Être une tribune pour les artistes contemporains qui peuvent exprimer ce qu’ils souhaitent et l’afficher au grand jour, à la vue de tous.
Il n’y a pas de mauvaise réponse car : LE BUT c’est tout cela finalement.
Quelles sont les différentes techniques de “Street art”
Le Graffiti
En premier lieu, le graffiti représente une forme d’expression très ancienne, il s’agit d’apposer sa marque, sa signature sur les murs. Il permet aussi de faire passer des messages. Cet art est dans un premier temps assimilé à du vandalisme.
En 1933, le photographe et essayiste Brassaï qualifie les graffitis ” d’art bâtard des rues mal famées “. Le graffiti est une petite révolution, il s’expose partout dans l’espace public, il est accessible à tout le monde.
Au sein du graffiti il y a plusieurs catégories :
- LE TAG une signature ou une marque réalisée rapidement à l’aide d’un aérosol ou d’un marqueur TAGUER UN NOM prénoms , assistant, public à écrire
- LE FLOPqui ressemble au tag, il y a cependant tout un travail de volume et de couleurs. LETTRES SUR TOILE AVEC OMBRES
- Le Graff et la fresque murale, leurs compositions est beaucoup plus complexe, sophistiquée, les lettres peuvent être totalement décomposées et réinventées).
SE RAPPROCHERA DE CE QUI SERA FAIT PLUS HAUTdans la journée
Le pochoir
La technique du pochoir (ou ” stencils “) apparaît au début des années 1980. C’est une nouvelle technique, une nouvelle forme d’expression. A cette époque à Paris les murs sont rapidement saturés par les graffitis, le pochoir est une nouvelle forme d’expression. Des artistes voulaient se différencier des graffitis de New-York et imposer leur style.
La technique est simple, l’artiste représente sur un matériau rigide (bois, carton, plastique, métal, etc…) un dessin, il suffit ensuite à l’artiste de passer sur le pochoir de la peinture ou de ” bomber ” pour obtenir le dessin. L’avantage du pochoir c’est qu’il se transporte très facilement et qu’il peut être reproduit plusieurs fois très rapidement.
Parmi les artistes les plus importants, Blek le rat, l’un des précurseurs de la technique du pochoir, Jef Aerosol, ou encore Banksy qu’on ne présente plus. La technique du pochoir permet à ces artistes de rendre leurs œuvres très précises et très percutantes. Le message est clair, il fait mouche.
Un autre artiste C215 est allé récemment peindre des pochoirs en ukraine – Des visages. "C'est un signe de soutien" "Si cela peut apporter un petit sourire ou un peu d'humanité dans une situation difficile, alors je suis satisfait".
Les stickers ou le Stick Art et les collages
C’est l’art des autocollants. Il se répand de plus en plus dans le street art, parce que comme pour le pochoir il est très facile pour les artistes de se déplacer avec leurs autocollants et de les apposer partout dans l’espace urbain. C’est également moins dégradant que la bombe aérosol ou la peinture. De plus en plus d’artistes utilisent cette technique (sans pour autant abandonner les autres).
Il y a aussi les collages d’œuvres déjà préparées (dessins ou graffitis) et également des collages de lettres géantes pour former des mots et phrases.
Parmi les utilisateurs de cette technique les plus connus, le français JR qui en 2001 expose dans l’espace public les portraits d’inconnus qu’il prend en photo.
Il a également transformé la pyramide du Louvre avec un trompe l’œil, il a collé des visages géants sur des favélas. Et il est à l’origine d’un projet où si vous avez une cause à défendre, vous pouvez faire imprimer des visages (minimum 50) par le biais d’un site et même de camions qui se baladent dans le monde entier : LE PROJET iop
La mosaïque et le PIXEL ART
Parmi elles l’utilisation de mosaïque comme pour Invaders
Pionnier du pixel art et du street art made in France, il commence en 1998 à poser sur les murs de Paris des mosaïques représentant des extraterrestres, directement inspirés d’un jeu vidéo culte.
Aujourd’hui, les mosaïques d’Invader ont « envahi » plus de 74 villes réparties partout sur Terre, et sont même présentes au fond de l’océan et dans l’espace !
Il existe une appli qui recense tous les Invaders qui ont été déposés par l’artiste dans le monde entier.
A ce jour environ 4000 Space Invaders sont répartis dans 79 villes du monde entier. Suivant un argument commun aux représentants du street art, l'artiste considère que les musées et les galeries d'art ne sont pas accessibles à tous, du coup il installe son travail dans des espaces publics, le rendant visible au plus grand nombre
Quelques STREET ARTISTES
- Keith Haring Célèbre pour ses personnages stylisés. Artiste américain majeur du XXe siècle, a incontestablement marqué le monde du Pop art et l’univers du Street art. Artiste militant, il n’a cessé d’aborder des sujets parfois épineux, le tout en un trait reconnaissable et minimaliste.
- Shepard Fairey (Obey) / qui a réalisé entre autre l’affiche de Barack OBAMA et une Marianne aux couleurs Bleu Blanc Rouge
- MISS TIC qui nous a quitté récemment
Les autres techniques
Les installations ou ”street installation”
Le street art n’est pas le seul ni même le premier courant artistique à mettre en place des installations : Elles mettent en scène des objets en trois dimensions, elles jouent avec l’espace et les interactions avec le public.
POURQUOI DES INSTALLATIONS ET PAS SEULEMENT FAIRE DES MURS ?
- se questionner
- réfléchir,
- choquer ou interpeller
Comme un coup de pied dans la fourmilière, ces œuvres d’art imposantes bouleversent le paysage urbain.
Parmi les précurseurs de ce mouvement,
- Mark Jenkins. Il a disposé ces personnages dans les ruesdes plus grandes villes du monde. Souvent encapuchonnés leurs visages sont cachés de façon parfois dérangeantes.
- Gregos (en France) qui s’impose dès le début des années 2000. Des moulages de son visage peint de couleurs différentes et exprimant différentes humeurs parfois accompagnés d’un message fleurissent dans le paysage urbain.
- Depuis novembre 2013 c’est Ride in peacequi décore les rues de la capitale française avec des restes de vélos accroché sur les façades des immeubles.
Le Tape Art
Cela consiste à réaliser des œuvres à partir… de ruban adhésif ! Ce courant apparaît aux États-Unis en 1989.
Le premier street artist à utiliser cette technique est Mark Khaisman, mais c’est l’hollandais Max Zorn qui la diversifie et accroche ses œuvres partout dans les rues. À l’aide d’un scalpel, d’une plaque de plexiglas et de scotch il fait des portraits collés sur des lampadaires.
Le yarn bombing qui consiste à recouvrir le mobilier urbain (bancs, escaliers, troncs d’arbre, sculptures sur les places publiques, lampadaires et autres) d’ouvrages à base de fil comme par exemple des pulls sur des arbres. Le but est d’apporter de la positivité aux passants.
Les techniques et les supports en street art sont multiples, l’importance de ces œuvres réside principalement dans leur message, dans la façon dont elles vont accrocher le regard des passants.
Quel meilleur endroit pour s’exprimer que la rue finalement ?
- On brasse et on touche des centaines de personnes chaque jours.
- Si j’écris mon nom sur quelque chose en mouvement je démultipie les chances de me faire voir (trains, métros, camions …)
- J’ai une multitude de supports et d’outils pour m’exprimer (bombes, marqueurs, stickers, collages …)
J’ai des questions à vous poser !
ART DURABLE ou EPHEMERE ?
A la base si c’est dans la rue c’est pour être vu mais avec le risque que ce soit effacé. A cause des éléments, que ce soit recouvert, repeint ou détruit ou que le support s’altère… mais c’est ça aussi le charme de la rue : rester le plus longtemps possible et LAISSER VIVRE L’ŒUVRE le temps qu’elle vivra.
En galerie ou sur le mur d’un collectionneur : durable
Dans la rue : éphémère (symbole de liberté) et paradoxe : on espère que notre ‘marque’ restera le plus longtemps possible J
ART ou PAS ? D’après vous ?
Le street art, dû à sa marginalité (caractérisée par le choix du support en pleine rue et l'aspect éphémère de l’œuvre), s'oppose assez naturellement au marché de l'art puisque à la base on ne peut pas acquérir les œuvres de la rue.
Cependant la tendance est plutôt à faire entrer du street art et des street artistes dans les galeries, les musées, les salles de ventes ou sur des façades monumentales.
Vous avez tous vu des fresques immenses peintes à la demande des municipalités, vous avez tous vu des reportages sur BANKSY avec ses messages puissants et ses coups de com’ exemple le tableau qui s’auto détruit.
Et là on a été confronté a deux aspects : RECONNAISSANCE et SPECULATION
- Il y a de la reconnaissance sur l’aspect artistique des productions
mais aussi
- une forme de récupération et de la spéculation sur certaines œuvres et artistes (pour info certains pochoirs de BANKSY ont été détruits car certains en sont venus à démonter DES MURS pour obtenir l’œuvre …)
Autre question : Street art LEGAL / ILLEGAL ?
Beaucoup de paramètres entrent en compte, on va parler de :
- liberté d’expression
- propriété intellectuelle des œuvres
- légalité de l’emplacement de l’œuvre
Pour faire bref :
- Lorsqu’il s’agit de commandes, demandes avec autorisations des villes, des particuliers ou lors de festivals ou d’un parcours de STREET ART = légal
- Dans la rue, sans autorisation, sur une propriété privée : illégal
En tant que tel, le street art occupe un espace unique et ambigu dans le domaine juridique mais c’est en train de s’ouvrir et de s’assouplir.
Chacun se placera du côté qu’il veut sur la légalité pour s’exprimer.
JE NE JUGE PAS.
POUR CONCLURE
Innover c’est « sortir du cadre » alors une image, une écriture, un pochoir vous l’avez compris, valent mieux qu’un long discours.
Que ce soit du graffiti vandale ou des fresques et autres installations n’oubliez pas que celui ou celle qui écrit ou peint veut vous faire passer un message.
On subit déjà beaucoup les panneaux de signalisations, les panneaux publicitaires dans les rues … alors pourquoi pas faire un peu plus de place aux street art c’est le cas aujourd’hui et de plus en plus, c’est BIEN !
Et au final les meilleurs critiques d’art, les meilleurs experts ou historiens d’art aujourd’hui dans la rue C’EST VOUS !!!
Alors vive l’art et le street art et merci pour votre attention 😉
Les films sur le street art à voir absolument
- Faites le mur : un documentaire sur l’univers de Banksy, l’un des plus célèbres street artists. Dans ce film qu’il a lui-même réalisé, Banksy nous montre que les vandales ne sont peut-être pas ceux que l’on pense.
- Chats perchésréalisé par Chris Maker
- Inside Outréalisé par le street artist français JR. Le documentaire retrace le plus grand projet d’art participatif au monde que JR a créé en 2011 : des portraits de gens collés sur les murs, partout dans le monde pour soutenir une idée, un projet, ou encore une action.
- Downtown 81 – Jean-Michel Basquiat : ce film revient sur le début de carrière du jeune Basquiat.
- Stations of the Elevated qui nous replonge dans l’univers du graffiti new-yorkais des années 1980.
- Wild Style, un film des années 1980 qui nous embarque dans la culture urbaine américaine et notamment celle du graffiti.
- Writers 1983-2003, 20 ans de graffiti à Paris, un documentaire sur l’arrivée et l’évolution du graffiti parisien. Pour tout savoir sur les débuts du street art français.
- Bombing Beirut, le l’art urbain libanais sous l’objectif de Lisa Miquet
Les livres sur le streetart
- Street art/Today : ce livre propose sur 280 pages une sélection des plus belles œuvres de street art.
- Underground Doesn’t Exist Anymore : ce livre revient sur l’aventure artistique de Lek et Sowat et leur Lasko Project.
- Le street art a un tournant , il s’agit d’un essai sur street art, son histoire, sa raison d’être, son rôle politique et sociale.
Street Art, les 20 plus grands artistes livrent leurs secrets, un livre pour tout connaître de ceux qui sont devenus des références du street art.
Crédits : Extrait du site Beware Magazine